top of page

LE SEJOUR SUR L'ASTROLABE

© IPEV

© IPEV

© IPEV

© IPEV

© IPEV

© IPEV

© IPEV

© IPEV

Le voyage Hobart - Dumont d'Urville

3 décembre 

 

Dernier jour à terre avant le départ en fin de journée : tout le monde s’affaire, visite le navire, prend possession des cabines. Chargement des cales pour l’équipage, exercices d’appontage pour les pilotes d’hélicoptère : tout est presque en place pour le départ !

Arrivée des derniers passagers, nous serons en tout 48 passagers dont 4 femmes. Certains viennent tous les ans depuis 30 ans mais la plupart font ce voyage pour la première fois.

Coucher de soleil, pas trop de houle et enthousiasme de tous les passagers en ce début de voyage. Certains partent pour quelques mois, d’autres pour plus d’un an, ça fait bizarre de regarder les collines d’Hobart pour la dernière fois avant un bon bout de temps !

Premiers lancements de XBT et démarrage des quarts (Anne-Cécile de 16h à 2h du matin et Olga de 4h du matin à 14h), nuit étoilée, pas trop de vagues ni de fatigue liée au décalage horaire. Certains marins, qui sont à bord depuis près de dix ans, sont aussi excités que les passagers à propos de la suite du voyage.

 

 

4 décembre

 

Présentation par le second capitaine de la vie du bord, exercices incendie etc.

Mer peu houleuse, soleil, oiseaux marins (damiers du cap et albatros timides) : le voyage commence bien.

Prélèvements d’eau en cale pour les mesures de salinité : jusque-là tout va bien.

La deuxième nuit à bord est catastrophique pour les XBT : nous avons un arrêt du système et quelques problèmes de connectique que nous résolvons tant bien que mal.

 

 

5 décembre

 

Troisième jour de mer : le roulis continue et vide les coursives… Le vent n’est pas très fort (force 4-5) mais nous ne sommes que peu à être amarinés et à peine la moitié des passagers vient désormais déjeuner le midi.

À la passerelle, nous observons des albatros à sourcils noirs et quelques grands albatros, pas encore de baleines mais on se tient prêt en cas de souffle !

Le système XBT a été redémarré dans la nuit, à voir si cela va continuer à fonctionner… en tout cas la présence de l’équipage est très appréciée pour nous aider dans les lancements et dans les réglages !

 

 

6 décembre

 

Cet après-midi, grand soleil et un peu moins de houle : il y avait plus de monde hors des cabines. Par contre, le gros temps revient ce soir et va beaucoup ralentir le bateau : nous n'arriverons pas dans la glace avant dimanche d'après le commandant. Il a même parlé de fermer toutes les écoutilles et de couper les moteurs pour se laisser dériver... bref ça va bouger cette nuit !!!

 

Nous passons la limite des 49° sud qui définit l’entrée dans la zone de convergence de l’Océan Austral. Les mesures de XBT dans les 30 prochaines heures (= jusqu’à 54°S) devront être effectuées toutes les heures. L’idée est d’avoir des mesures très rapprochées dans cette zone de convergence de masses d’eau. Cela permettra de les caractériser avec précision et de localiser les différents fronts de l’Océan Austral (front polaire, front sub-antarctique etc.)

 

 

Nuit du 6 au 7 décembre

 

Rafales de vent et de pluie, le système XBT a pris l’eau et les mesures ne fonctionnent plus ! Appel à l’aide des techniciens du CSIRO, démontage du système et changement de certaines pièces pour aboutir à un retour à la normale. Il nous aura fallu plus de 10h pour trouver l’origine de la panne et la solution adaptée. On est un peu claquées par l’évènement mais assez fières d’avoir réussi à tout remettre en ordre.

 

 

7 décembre

 

Premiers petits glaçons (à droite) et pétrels des neiges !!! Le paysage change, la mer devient plus sombre mais moins mouvante aussi.

 

Les mesures refonctionnent parfaitement, nous avons repris le rythme (plus reposant !) d’une mesure toutes les 2h et nous avons pu déployer les deux premiers flotteurs Argo.

 

Les passagers sont assez nombreux à vouloir nous donner un coup de main, que cela soit pour les XBT, le lancement des flotteurs Argo ou bien la prise de photo des manips ! Bref tout se passe dans une très bonne ambiance, ce qui nous aide beaucoup quand nous sommes un peu fatiguées en fin de quart.

 

Bonus du jour : le bateau est entouré d’albatros fuligineux à dos clair et de pétrels géants. Les amateurs de photo s’en donnent à cœur joie !

 

 

8 décembre

 

Nous sommes entrés dans le "pack" ce matin : premiers vrais gros icebergs, nombreux animaux (baleines, manchots, phoques...) et surtout le moral des passagers qui remonte car les 5 jours en mer commençaient à être longs.

À bord le lancement de XBT toutes les deux heures est au ralenti (car le bateau va moins vite et que nous les lançons à distance régulière).

 

Par contre avec l'arrivée des icebergs, les températures antarctiques sont au rendez-vous : gants, bonnet, écharpe, la totale car le vent souffle bien !

 

Une tempête est d'ailleurs prévue pour demain et déroutera un peu le bateau. C'est dur d'être précis dans les prévisions, mais nous pourrions arriver à Dumont d'Urville d'ici le mercredi 11 décembre.

Si le pack (masse de blocs de glace flottants, détachés de la banquise et soudés ou non entre eux : à ne pas confondre avec la banquise !) s'est disloqué, nous pourrons approcher en bateau de la base, sinon ce sera de l'hélico. Le temps passe lentement sur un bateau qui avance au ralenti et le rythme est très régulier : dodo, manger, lancement de balise, manger etc.

 

À bord seul l’équipage et les manipulateurs XBT travaillent, la majorité des passagers passe donc le temps en lisant, regardant la télé ou prenant des photos depuis la passerelle.

 

 

9 décembre

 

Nous avançons bien dans la glace, les glaçons ne sont pas trop denses pour le moment et le capitaine essaye de trouver le meilleur chemin à travers la glace en utilisant les données satellitaires disponibles et les indications des personnes en vigie.

 

Les mesures se passent bien : les bateaux dans la zone sont très rares et donc les mesures aussi. Nous prenons notre rôle très à cœur pour ces précieuses mesures de température et salinité.

 

Le paysage change, nous découvrons les différents types de glace et les variations de difficultés du bateau (glace dense, glace de 1ère année, variation d’humidité…). Les lumières sont surprenantes, plus vraiment de nuit mais des camaïeux de gris qui font ressortir le relief des icebergs autour.

 

Beaucoup de manchots Adélie, quelques phoques de Weddell mais surtout des phoques crabiers. Nous avons entraperçu les mythiques manchots empereurs mais ils ne s’approchent pas trop du bateau contrairement aux curieux Adélie !

Phoques Crabier

bottom of page