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L'APPROCHE DU CONTINENT ET LE SEJOUR A DUMONT D'URVILLE

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A l’approche du continent

 

10 décembre

 

Après quelques jours de suspense où nous avancions entre glaçons et eau libre, nous voilà enfin dans la glace et nous devons désormais "creuser" notre chemin vers Dumont d'Urville. Maintenant, le paysage est entièrement blanc et comporte quelques taches sombres d'eau libre où les manchots et les baleines font parfois de brèves apparitions. J'en apprends un peu plus chaque jour sur les icebergs, l'histoire locale et les mythes "urbains" du bateau. Le petit monde des TAAF et ses codes spécifiques à chaque district (et environnement) recèle d'histoires à se raconter pendant les quarts de fin de nuit.

 

Bon alors techniquement il n'y a plus de nuit donc c'est la montre et l’estomac qui donnent le rythme à suivre et apportent quelques repères pour l'organisation du quotidien.

 

Nous laissons derrière nous les 40èmes rugissants et 50èmes hurlants et entrons dans la zone des 60èmes degrés de latitude : l’Antarctique n’a jamais été aussi proche !

 

 

11 décembre

 

Le bateau est maintenant coincé dans la glace. L'objectif est désormais d'attendre que le mauvais temps passe et de prendre ensuite un autre chemin que celui par lequel nous sommes passés (et qui nous a mené à une plaque de glace trop épaisse pour l'Astrolabe).

 

À priori, mais les prévisions sont toujours difficiles à croire, le blizzard devrait s'arrêter samedi, ce qui permettra à l'hélico de faire quelques vols de reconnaissance pour établir le meilleur chemin nous menant à Dumont d’Urville.

C'est perturbant de ne pas savoir si on y arrivera, ni quand, ni comment (hélico? Bateau?). Au final, l'aventure du 21ème siècle ce n'est pas tant la banquise ou les icebergs, mais le fait d'accepter l'imprévu et d'améliorer notre flexibilité de routards citadins !

 

Pour faire passer l'attente plus vite et la rendre agréable, nous déployons des efforts d'imagination : présentation des travaux scientifiques, réalisation d'un trombinoscope du bord (photos amusantes dans la mesure du possible), gym sur le pont (notre pilote d'hélico est aussi moniteur de ski à Tignes et se fait fort de nous faire perdre les kilos que le cuistot du bord nous fait prendre)...

 

Bonus : nous venons de passer les 65°S… Bientôt le cercle polaire !

 

 

12 décembre

 

Nous sommes désormais complètement coincés dans la glace à moins de 100km de la base Dumont d'Urville en Terre Adélie : le capitaine vient de couper les moteurs et nous allons dériver dans la glace le temps que la météo s'améliore... En effet, un blizzard réduit fortement la visibilité et nous empêche d'avancer pour le moment.

Le retour à Hobart pour le 27 décembre semble donc difficile à envisager !

 

Les mesures des XBT continuent tant bien que mal : dès qu’il y a un peu d’eau libre autour du bateau, nous en profitons pour lancer une XBT mais les glaçons menacent en permanence de rompre le petit fil de cuivre qui assure la connexion entre le capteur de température et l’ordinateur du bord.

 

Difficile de prévoir la suite du voyage : selon les conditions météo et l'englacement, le capitaine de l'Astrolabe peut décider de faire demi-tour (comme en 2010 et 2011) ou de maintenir le cap vers le sud.

 


13 décembre

 

Nous gardons le moral même si les conditions de glace ne sont pas très encourageantes. Le capitaine ne s'avance même plus sur une date d'arrivée... "Wait & see" est la nouvelle devise de la rotation 1 en Terre Adélie !

 

Les mesures XBT continuent cahin-caha, selon la glace et la disponibilité des marins obligés de pousser les glaçons pour dégager un trou d’eau : cela étant nous avons pu déployer sans problème les 5 flotteurs Argo et avons eu la bonne surprise d’apprendre par les chercheurs du CSIRO qu’ils émettaient tous les 5 et avaient commencé leurs mesures dans les zones prévues (48, 50, 52, 54 et 62° sud).

 


14 décembre

Le temps passe lentement, le sport sur l’helideck et le tri des photos occupent les passagers une partie de la journée mais chacun attend avec impatience le moment où le capitaine remettra en marche les moteurs et annoncera un déplacement du bateau !

 

 

15 décembre

 

Ca y est : on est enfin débloqués !

 

Nous avons passé la limite de sécurité des 50km (=nous sommes désormais à moins de 50km de Dumont d’Urville), l'hélico peut enfin voler pour faire de la reconnaissance et nous trouver une route sans trop de glace.

 

Si nous trouvons rapidement un chemin, nous devrions enfin arriver à Dumont d’Urville et commencer le débarquement demain.

 

Le débarquement par hélico nécessite néanmoins que le beau temps se maintienne et nous avons appris durant ces quelques jours de traversée que ce n’était jamais garanti !

 

En attendant nous voguons au milieu d'un champ d'icebergs : indescriptible. Les lumières de l’eau, de la glace passent par toutes les nuances de bleu et de gris, tout brille sous le soleil et prend des formes différentes suivant l’heure du jour et de la « nuit ».

 

Le voyage aller est presque fini. Le bateau n'aura finalement pas accumulé trop de retard.

 

 

16 décembre

 

On voit le continent Antarctique !

 

Le capitaine nous a sorti dimanche de notre gros paquet de glace et nous avons trouvé un chemin au milieu d'un champ d'icebergs : juste magnifique.

Ce matin, réveil en bord de banquise, sous un immense ciel bleu et au milieu des manchots.

 

Le déchargement a commencé : d'abord le courrier et quelques fruits et légumes pour les hivernants puis le débarquement des passagers pourra commencer.

Si tout va bien, Olga et moi partirons avec le dernier hélico... Pour une semaine sur place ou juste pour la journée : ici il faut s’adapter et on verra bien quand on y sera !

Le Séjour à Dumont d'Urville

17 décembre

 

On a débarqué lundi soir à Dumont d’Urville et c'est juste GÉNIAL !

Tout autour de l’île, des icebergs coincés dans la banquise, un temps splendide pour le vol d’hélicoptère, des manchots couvant leurs œufs bruyamment et des gens passionnants à rencontrer !

 

Je profite un maximum car on ne sait pas jusqu'à quand le bateau va rester (et donc impossible de dire non plus quand je retourne à bord!) :

  • Visite à Cap Prud’Homme, photos du raid et promenade sur le continent

  • Ballade à la manchottière des empereurs

  • Soirée de passation de consignes pour les chefs de district avec présence de tous les anciens, futurs hivernants ainsi que les campagnards d’été : plus de 70 personnes regroupées dans la pièce à vivre de la base de Dumont d’Urville.

 

 

Du 18 au 20 décembre

 

Aujourd’hui très beau temps : la banquise fond peu à peu, on aperçoit quelques crevasses aux pieds des icebergs, les balades sont toujours aussi belles et le retour de « nuit » sur la banquise est fantastique : surtout l’arrivée au campement lorsque l’on aperçoit les manchots Adélie incuber (couver) leurs œufs !

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